Rottenman

Publié: 18 janvier 2011 dans Non classé

Y a pas deux vendredis pareils et tant mieux. Parce que si Bill Murray avait été condamné à conjuguer mille fois Sonny & Cher le matin, et un film de Y. le soir, croyez-moi, il n’aurait pas mis autant de temps à trouver le coeur d’Andie McDowell. Ca l’aurait motivé, le bougre, à apprendre le piano et aimer les double vermouth on the rock avec citron vert un peu plus hâtivement. Ca a du charme le jour de la marmotte, mais pour rester accroché à moitié en vie à une marotte du Y., faut vraiment que ce soit le soir de l’amarre molle… [une petite pause pour vous remettre d’une telle fulgurance… voilà, ça c’est fait.]

Pour cette séance débridée, les deux films furent The Last Exorcism tout d’abord ; et… MosquitoMan pour conclure. Pour dire de quel acier sont trempées nos volontés, et prévenir que la défection est une forme de trahison, tous les habituels étaient présents : F. et X., FX., G., N., V., Y., B. et O. Le noyau dur. Les irréductibles. Les gardiens du temple, ceux qui ingurgitent sans trop broncher -même quand il y a de quoi- la lie qui leur est servie.

Des films vraiment insoutenables ? Vous croyez ? Attendez, on n’est pas fous non plus. On a nos limites. Je connais des gens qui ont vu Le Dernier Templier (qui est aussi le dernier Nicolas Cage, actuellement au ciné) et qui ont tellement souffert que leur pock de pière tient en équilipre (jeu de mots avec un accent allemand : essayez, c’est drôle !) Je signale aussi le stupéfiant Va Te Faire Foutre Freddy, film que j’ai vu par hasard et qui m’a laissé pantois et désabusé. Vous voyez. On a de la marge. Les vrais dangers sont encore à venir. Ce vendredi c’était dur, mais pas impossible.

Ah oui, sinon comme d’hab, des excuses pour mon retard. Mais si vous saviez comme c’est long d’écrire une chronique, vous comprendriez pourquoi je me la coule douce. En plus vous connaissez la crampe de l’écrivain ? C’est une dystonie segmentaire des muscles des doigts, et moi quand je tape au clavier trop longtemps, je dystonnise à fond et après j’ai mal et je suis de mauvaise humeur, du coup je boude et au final, je fous rien. La crampe de l’écrivain s’apparente donc à un poil dans la main, surtout dans mon cas, parce que si j’avais des muscles dans les doigts, ça se saurait… Bref, tout ça pour dire que le prix à la pompe est en hausse et qu’on n’a plus de saisons, quelle drôle d’époque, à qui le dites-vous madame !

 

Vous croyez aux démons ? C’est comme des pokemons mais en méchants, et qui aiment le feu et les âmes innocentes. Dans The Last Exorcism, un pasteur doit libérer une adolescente qui se croit possédée. C’est comme dans le premier Exorciste, mais sans Van Sydow (le Woody Allen des films d’horreur…)

Le film commence par une petite bio de l’homme d’église, fils de pasteur, marié, un enfant pas fute-fute, exorciste à la chaîne (première délivrance effectuée à 10 ans, c’est un répurgateur précoce !) mais qui en a assez de tromper les crédules (il se confie à la caméra qui est celle d’une équipe de journalistes qui veut faire un reportage sur le sujet) : d’ailleurs, il montre à l’objectif quelques-uns de ses tours qui lui permettent de créer l’ « atmosphère » d’un exorcisme : magnéto, crucifix fumant, ficelles pour faire bouger les portes, etc…) Un brave gars que ce pasteur qui reconnaît mentir à son prochain pour arrondir les fins de mois (et rénover le toit de la paroisse, sûrement !) mais il est fatigué de ce business, et accepte donc une dernière mission pour satisfaire les journalistes.

Il choisit au hasard la lettre d’un fermier de Louisiane qui le prie de venir pour sa fille. Celle-ci est somnambule et éventre les vaches dans son sommeil, c’est sûrement l’oeuvre du mal. Le pasteur (qui se nomme Cotton Marcus) arrive sur les lieux mais est accueilli à coups de pierres par le fils du fermier. Ca n’empêche, il arrive, et il rencontre la fameuse jeune fille, Nell. Celle-ci semble n’être jamais sortie de son bayou natal, d’ailleurs elle ne va même pas à l’école, c’est le père qui fait l’instruction et le catéchisme depuis la mort de sa femme. Une bonne famille de bouseux. D’ailleurs, la journaliste file ses pompes à Nell, qui n’a qu’une mauvaise paire de sabots -j’exagère à peine ! A PEINE !

 

Par Saint Michel et tous les anges, je t'implore de nous délivrer de MosquitoMan en seconde partie de soirée !

S’ensuit la séance d’exorcisme : Cotton fait son cinéma, récite deux versets, fait fumer son crucifix, s’écroule en simulant une transe, tout y passe pour en foutre plein la vue du paternel -alors que la fille convulse psychosomatiquement et que le fils, le seul pas trop débile, observe, un rictus en coin. Cotton prend ses sous en assurant que le démon était chassé. Personnellement ça m’a paru suspect que ça finisse comme ça, au bout d’une demi-heure de film, mais en fait il y a plein de rebondissements : par exemple, Cotton et les journalistes vont dormir à l’hotel, et ils y découvrent Nell, muette et le regard vide. Ils la ramènent chez elle, mais Cotton insiste pour qu’elle voit un psychiatre ou un médecin,  voire le pasteur du village. Mais son père est buté comme pas possib’ et refuse.

Vous croyez que Cotton en reste là ? Non : en bon homme de foi qu’il est, il parvient quand même à l’emmener à l’hosto, où on découvre qu’elle est enceinte. On soupçonne son père, mais elle dit que c’est la faute d’un gars de la ville. Le gars en question est en fait gay. Cotton retourne donc voir Nell, et là, constate que le fermier n’hésite pas à attacher sa fille à son lit avec des chaines ; et constate aussi qu’une fois libérée, elle redevient somnambule, dézingue un chat à coups de caméra, défigure son frère au couteau, grime aux armoires, se tord dans tous les sens, etc… Le premier imbécile venu se tirerait à grandes enjambées, mais pas Marcus, qui évolue dans les hautes sphères de la subtilité et le démontre en acceptant de procéder à un second exorcisme.

 

Y a pas de sphaigne dans le Bayou ?

Dans la grange, Nell est réellement possédée par un démon pas cool qui martyrise son corps d’emprunt (grand écart, renversement de colonne vertébrale, cliquetage de phalanges… propose même une pipe au pasteur, qui reste stoïque malgré les moeurs libertaires de ce côté-ci du Pecos) C’est donc une nuit pénible qu’ils passent, une nuit vaine puisque la diablerie persiste. Heureusement, l’autre pasteur (celui que Cotton a rencontré dans la ville voisine) vient à la ferme avec un médecin. Cotton leur délègue le cas et part avec les journalistes. Mais sur la route, un préssentiment l’assaille : ils font demi-tour et reviennent à la ferme la nuit tombée.

Plus personne.

Oh, là-bas ! Uneuh lueureu dans la forêt ! que-puisse-t-il donc que ça peut être ? ALLONS VOIR ! Ils entrent dans la forêt. Et là…

 

On a enchaîné, comme promis, par une merveilleuse trouvaille de Y : un bon petit MoquitoMan de derrière les fagots. Certains ont tout essayé, les pleurs, les supplices, les menaces de départ, mais on y a quand même eu droit. Troisième opus d’un coffret de six DVD du même acabit, on n’a pas fini de deguster.

Tout commence dans une laboratoire secret. Un prisonnier y est conduit pour subir des expériences. Mais il s’affranchit de ses menottes et des pseudo-gardiens qui l’accompagnent, il prend une scientifique en otage,et bien entendu, une fusillade a lieu au milieu des paillasses où ont lieu les expériences. Carnage, explosion, substances toxiques éparpillées !

Evidemment, le bad guy est infecté par un mutogène qui le pourvoit d’une morphologie insectoïde pas piquée des hannetons, qui sont aussi des insectes au demeurant. Le processus de mutation commence par des rougeurs au bras, puis la transformation du bras, puis tout le reste du corps en même temps.

Alors, on bzzzzzz ?

Après ces mises en bouche négligemment distillées auprès d’un public dissipé (les productions NU Film, toujours un grand moment de volatilité cérébrale !), les tribulations de ce monstre ambulant n’ont pas été en mesure de me convaincre, m’étant assoupi environ 10 fois devant cette histoire indigne d’intérêt. Parker Lewis a perdu à jamais.

 

Une ‘tite sortie en musique, tchuB !

Bonne semaine à tous, voire même : bonnes soldes pour ceux qu’aiment ça 😉

++

commentaires
  1. Wingfoot dit :

    Répurgateur précoce… hu hu hu.

  2. rxatdm dit :

    n’empêche que « le dernier templier » j’ai hâte, c’est un direct-to-vendredi ça…

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